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Les petites îles face au changement climatique
Nous sommes Adrien & Fanny, deux géographes en expédition dans dix petites îles du monde. En septembre 2017, nous avons quitté La Rochelle où nous étions basés, pour partir étudier et documenter les solutions d’adaptation au changement climatique développées par les habitants de dix petites îles du monde. Nous sommes ravis de pouvoir être suivis par la Fondation E5T, qui en août dernier nous avait délivré le Prix Mention Spéciale du Trophée de l’ Innovation Territoriale.
Grâce à nos expériences passées dans la recherche, nous avons compris que les connaissances locales et traditionnelles étaient des leviers pour l’adaptation des populations au changement climatique. En effet, les sociétés humaines qui ont gardé un lien étroit à leur environnement et à leur culture, sont résilientes face aux menaces climatiques.
Les petites îles sont en première ligne des effets du changement climatique, mais elles sont aussi de véritables laboratoires du développement durable.
Ainsi, soutenus dans nos méthodologies de recherche et sur le terrain par nos partenaires scientifiques, nous sommes partis à la rencontre de ces communautés insulaires. Notre objectif : comprendre les territoires, les modes de vie et les perceptions locales, documenter les initiatives à succès et sensibiliser le plus grand nombre (récits, photo-reportages, films documentaires, partenariat avec une école primaire). Fatigués des messages anxiogènes délivrés par les médias à ce sujet, il est selon nous essentiel de promouvoir les solutions locales existantes pour s’adapter à ce défi global. Ainsi, Résîliences est né.
Nous revenons tout juste de notre premier terrain : Seraya Besar, une petite île de 600 habitants au cœur de la mer de Flores en Indonésie. Nous avons eu la chance d’être accueillis par une famille de pêcheurs et de partager leur quotidien. Là-bas, les habitants perçoivent déjà des changements tels que l’érosion de la plage, des températures plus élevées, le décalage des saisons, … Mais si le changement climatique se ressent, il n’est pas la seule menace. En effet, dans les années 60, les pêcheurs ont pratiqué la pêche à la dynamite. Technique très efficace, ils ignoraient que cela détruirait le milieu marin de façon irréversible. Même après l’interdiction de ce type de pratique dans les années 90, les poissons avaient définitivement déserté les côtes, et la sécurité alimentaire des habitants fut remise en question. Il y a trois ans, grâce à l’impulsion d’une association française appelée Coral Guardian, les pêcheurs ont été formés à la restauration des écosystèmes marins et une aire marine protégée a été créée. Une fois sensibilisés et autonomes, ils ont installé une pépinière corallienne sur les pentes sous-marines de l’île. Ils y font pousser des coraux sur des grilles immergées, avant de les réimplanter dans le milieu naturel. Les résultats sont déjà visibles : à mesure que les coraux grandissent, de nombreuses espèces de poissons reviennent. Cette initiative est connue par tous les habitants du village et ils ont compris l’importance de protéger les écosystèmes pour assurer la pérennité de leur vie sur l’île. Sans le savoir, ils atténuent également les effets du changement climatique sur leur territoire. C’est une avancée très positive pour Seraya Besar et une solution inspirante, transposable à de nombreux systèmes insulaires tropicaux.
Pour suivre l’expédition, rendez-vous ici ! >> www.geodyssees-expedition.com
L’énergie éolienne compte comme un des piliers de la transition écologique. Mais que faire lorsque l’énergie produite ne coïncide pas avec les besoins, par exemple la nuit lorsque la consommation est faible ? Et comment alimenter les régions où il n’y a pas de vent ?
Alors que les batteries ne sont pas encore adaptées pour stocker l’énergie longtemps, transformer l’électricité en une autre énergie plus simple à manipuler est une réponse au problème de l’intermittence de la production. Le power to gaz consiste à transformer l’énergie éolienne en gaz de synthèse. L’électricité excédentaire est utilisée pour faire une électrolyse de l’eau. Ce procédé permet d’obtenir dans un premier temps de l’hydrogène, enrichi ensuite de CO2 afin d’obtenir du méthane de synthèse. L’intérêt de passer de l’hydrogène au méthane est de pouvoir injecter le gaz directement dans le réseau de transport existant. Il devient alors possible de stocker et transporter massivement l’énergie.
Le méthane de synthèse a les mêmes propriétés que le gaz naturel, il peut notamment servir à alimenter des voitures. C’est le cas du méthane produit à Werlte, en Allemagne, dans l’unité de production Power to Gaz du constructeur automobile Audi. Le site fournit environ 1.000 tonnes de méthane par an et permet à 1.500 voitures de fonctionner. En France, le réseau de stations est encore peu développé mais l’utilisation du gaz se développe dans le secteur du transport lourd.
Fin 2018, GRTgaz inaugurera un site de Power to gaz expérimental, Jupiter 1000, à Fos-sur-Mer (Bouches du Rhône) afin de tester la technologie et trouver un modèle économique viable. Le gaz de synthèse restant plus cher à produire que le gaz naturel, notamment en raison du coût de l’électrolyse.
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